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vendredi 30 mars 2018

BLONDIE ~ Parallel Lines [Expanded Edition] [1978]


Où comment une petite serveuse de bar (le Max's Kansas City, tout de même), après deux essais peu convaincants au sein de Wind In The Willows puis des Stilletos, parvint définitivement à voler le cœur des adolescents du monde entier... Sur n'importe quelle autre chanteuse, le blond platine, les robes moulantes sans soutien-gorge et les mules à talons hauts auraient fait vulgaires, mais pas sur Debbie - parce que, comme dans la chanson, elle était touchée par la grâce. Deborah Harry : on dirait un nom d'héroïne de polar, le genre à écluser bière sur bière sans jamais se rendre "au petit coin" (les initiés comprendront). En fait, elle naît Angela Tremble (pas mal non plus) avant d'être adoptée à l'âge de trois mois... Ce qui frappa l'auditeur dès le premier single (X-Offender, 1976), c'est cette voix "de sucre d'orge", cet organe de Marilyn new wave, mais la gamine savait également se montrer mordante, quand le besoin s'en faisait sentir. Debbie ne se contentait pas d'un joli petit timbre sexy, c'était et c'est encore une vraie grande chanteuse, capable d'assurer dans tous les registres - et les garçons (ils sont tellement bons qu'ils parviendraient presque à se faire oublier) ne reculaient devant rien : ni le rock cinglant (reprise du Hanging on the telephone des Nerves, conseillé par le président de leur fan club (un certain Jeffrey Lee Pierce)), ni la pop néo sixties (le délectable Sunday girl), ni la "zarbi touch" (Fade away and radiate avec Robert Fripp en invité surprise), ni même une tentative disco (Heart of glass, l'un des rares à se laisser écouter sans envie de régurgitation), sans oublier le bonbon bonus (reprise de T.Rex)... Ce disque ne vieillira jamais.
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]

         

01 - Hanging On The Telephone
02 - One Way Or Another
03 - Picture This
04 - Fade Away And Radiate
05 - Pretty Baby
06 - I Know But I Don't Know
07 - 11.59
08 - Will Anything Happen
09 - Sunday Girl
10 - Heart Of Glass
11 - I'm Gonna Love You Too
12 - Just Go Away
13 - Once I Had A Love [aka 'The Disco Song'] [1978 Version]
14 - Bang A Gong (Get It On) [Live]
15 - I Know But I Don't Know [Live]
16 - Hanging On The Telephone [Live]
MP3 (320 kbps) + artwork


mercredi 28 mars 2018

PORTFOLIO : never trust a hippy ?!








Vous aurez bien sûr reconnu nos amis David, John, Mick, Joe, Topper, Jello et Debbie ! 


mardi 27 mars 2018

THE JOHNNY CLASH PROJECT ~ The Johnny Clash Project [2018]


Un opérateur n'a pas hésité à parler de : "méchante grosse couille dans le potage !" En haut lieu, on préfère évoquer une faille spatio-temporelle... Johnny Cash chantant : I'm so bored with the U.S.A., White riot ou London's burning : tout le monde hurle que c'est impossible et, pourtant, ça pendouille sous notre nez, ça dégouline des enceintes... Les plus vicieux attendent la version de Never mind the Bullocks par Diana Ross & The Supremes ou Rattus norvegicus interprété par le Johnny Burnette Trio, pendant que quelques érudits se replongent dans l'oeuvre de Nostradamus... Pour une fois qu'il se passe quelque chose d'un peu excitant dans cette époque fatiguée, on ne devrait peut-être pas s'en plaindre !
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]

    
01 - Janie Jones
02 - Remote Control
03 - I'm So Bored With The U.S.A.
04 - White Riot
05 - Hate And War
06 - What's My Name
07 - Deny
08 - London's Burning
09 - Career Opportunities
10 - Cheat
11 - Protex Blue
12 - Police And Thieves
13 - 48 Hours
14 - Garageland
MP3 (320 kbps) + front cover


lundi 26 mars 2018

COOL VIDS ~ Les Excellents...



 


Pour tenter de me faire pardonner ces dix longues journées d'absence, j'ai choisi un post qui devrait ravir le plus grand nombre parmi nos fidèles. Malheureusement, il m'est impossible de vous proposer un album car leur répertoire mis bout à bout ne doit pas excéder le quart d'heure. Qu'importe, la qualité ne se mesure pas en terme de kilomètres. Les Excellents, ne reculant devant aucun sacrifice, ont décidé de révolutionner la pop music en réinterprétant ses plus beaux hymnes de façon moderne et décomplexée. Les mots manquent pour traduire un tel bouleversement émotionnel. Pour davantage de plaisir, vous pourrez les retrouver sur leur page Facebook ou sur Youtube :

https://www.facebook.com/search/top/?q=les%20excellents%20dans%20les%20chefs-d%27oeuvre%20du%20rock%20massacr%C3%A9s...

https://www.youtube.com/channel/UCwYEIw8MxA5_HkGz-Uf7c4A

   

vendredi 16 mars 2018

CHRIS FARLOWE ~ Live At The BBC [2CD] [C. 2017]


Et, soudain, la vie décida de se baigner dans le soleil !... Maintenant que cette chère vieille "Beeb" a décidé d'ouvrir ses coffres aux trésors, on n'a pas pas fini de se vautrer dans la régalade... Un nom, une pochette, et on file vers la caisse plus vite que ses pieds, sans même demander un sourire à la vendeuse !... Toute proportion gardée (il va sans dire !), Chris Farlowe était un peu le James Carr de la soul aux yeux bleus : un singer-singer à peu près incapable de composer quoique ce soit, mais un type élégant (dans la version latine du mot : "qui sait choisir") sachant offrir une nouvelle existence extatique à n'importe qu'elle merveille en sommeil. Quand on l'entend parler lors de ses entretiens à la BBC, on a l'impression que le gars est atteint d'un cancer de la gorge en phase terminale, mais quand il se met à chanter, soudain, les oiseaux se taisent (surtout que ses Thunderbirds n'étaient pas exactement des manchots) ! L'expression : "syndrome de Stockholm" aurait pu être inventée pour lui : les petits comme les grands enfants adorent se faire croquer par cet ogre merveilleux ! Chris Farlowe était l'un des plus exceptionnels chanteurs du Swinging London et, inexplicablement, l'immense majorité semble l'avoir oublié ; ce mirifique florilège remet Big Ben au milieu du village. La Grande, la Très Grande Classe !
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]     


CD1 :
01 - Watcha Gonna Do Baby
02 - Interview Chris Farlowe Talks About His Musical Background
03 - The Fool
04 - Rockin' Pneumonia And The Boogie Woogie Flu
05 - Interview Chris Farlowe Talks About Recording And Touring
06 - Think
07 - Don't Just Look At Me
08 - Mr Pitiful
09 - Interview Chris Farlowe Talks About His Unique Voice And Mick Jagger
10 - Out Of Time
11 - It's A Man's Man's Man's World
12 - I Got You (I Feel Good)
13 - We're Doing Fine
14 - Interview Chris Farlowe Talks About 'Out Of Time'
15 - Ride On Baby
16 - Headlines
CD2 :
01 - Bread
02 - North, South, East And West
03 - I Can't Get You Out Of My Mind
04 - Interview Chris Farlowe Talks About 'My Way Of Giving'
05 - My Way Of Giving
06 - What Becomes Of The Broken Hearted
07 - Paint It Black [Version 1]
08 - Interview Chris Farlowe Talks About 'Yesterday's Papers'
09 - Yesterday's Papers
10 - I Just Don't Know What To Do With Myself
11 - North, South East And West
12 - Summertime
13 - Interview Chris Farlowe Talks About 'Moanin'
14 - Moanin'
15 - Paint It Black [Version 2]
16 - Interview Chris Farlowe Talks About Touring And 'Paint It Black'
17 - Paint It Black  [Version 3]
18 - Reason To Believe
19 - Do What You Gotta Do
20 - Gemini
21 - Dawn
22 - That's Why
MP3 (320 kbps) + artwork



mercredi 14 mars 2018

MÔNICA VASCONCELOS ~ The São Paulo Tapes - Brazilian Resistance Songs [2017]


J'étais justement en train de me demander ce que devenait Robert Wyatt, quand j'ai lu qu'il avait produit cet album... Il y aurait un livre à écrire sur ces pays qui ressemblent à l'idée qu'on pourrait se faire du Paradis et qui ont souffert mille maux, mille misères... Ici, il est évidemment question de la dictature militaire qui débuta suite au coup d'état du 31 mars 1964 et qui s'éternisa jusqu'en 1985. La chanteuse Mônica Vasconcelos et le bon Bob ont recueilli dix magnifiques chansons de protestation brésiliennes datant des années soixante et soixante-dix. Pour échapper à la censure, les versions originales maquillaient les paroles sous des expressions amoureuses ou nostalgiques, mais chacun savait que Angela traitait des prisonniers politiques mystérieusement disparus ou que Abre alas était une métaphore sur la libération. Cet album est un merveilleux devoir de mémoire ou chaque bossa et chaque samba vous mord le cœur avec autant de tristesse que de tendresse.
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]       




01 - Agnus Sei
02 - Disparada
03 - Angelica
04 - Interlude I
05 - O Ronco Da Cuica
06 - Aos Nossos Filhos
07 - Abre Alas
08 - Interlude II
09 - Comportamento Geral
10 - Sete Cenas De Imyra
11 - Mestre-Sala Dos Mares
12 - London London
MP3 (320 kbps)


vendredi 9 mars 2018

SUPERGRASS ~ Road To Rouen [2005]


"But I just can’t get my head around what you want."
J’ai craqué en 2015 sur un album a-priori improbable mais l’a-priori et l’improbable étant deux des principales mamelles de la mauvaise foi j’aime autant vous dire que je me suis senti à l’aise. En 2013 déjà ça m’était arrivé, ainsi qu’un incalculable nombre d’autres fois mais comme elles n’entrent pas dans le plan soigneusement préétabli de ce texte on en restera là. Pour être plus précis (il faut toujours être précis) The Argument (2013) de Grant Hart me fut beaucoup plus inchroniquable qu’improbable. Pour Matador (2015) de Gaz Coombes (ce nom !) c’est clair net et précis, les deux cases sont cochées. "Mais quel est leur point commun ?" me direz-vous : "ah bon parce qu’il en faut un ?" vous répondrai-je. Si ce n’est que les deux loustics œuvrèrent chacun dans une formation qui m’a toujours fasciné, le power-trio, et en l’occurrence deux groupes plutôt sous-estimés, chacun à sa façon. On va passer sur Hüsker Dü, ça m’évitera le reproche de mono-maniaquerie, certes il ne me gêne pas plus que l’a-priori improbable mais ça me fera gagner du temps. Supergrass, donc, nous y voilà. Lors de l’établissement de la trame de ce texte, car 2018 sera sérieuse ou ne sera pas, j’ai envisagé des axes, tiré des traits, établi des chapitres et sous-chapitre et clairement déterminé qu’entre 1995 et 2015 le milieu serait un choix cohérent, il faut toujours être cohérent et éviter le pire, à savoir paraître décousu, cette sale manie qui constitue le meilleur moyen pour perdre ses lecteurs. En 2005 sortit ce que certains, dont je n’ai pas les noms, considèrent comme le chef-d’œuvre du groupe, astucieusement nommé et à plus d’un titre, vous demanderez à Joey Ramone d’un côté et à votre prof d’anglais de sixième de l’autre (requêtes théoriques, on est d’accord), Road to Rouen. J’aurais pu, j’aurais du choisir 1995, année-phare de la Brit-pop qui accoucha de cet astre qui illuminera l’histoire de notre musique pendant des décennies encore, vous l’avez compris je veux bien sûr parler de (What’s the story) morning glory? Hahahaaaaarrrrr !!! J’y pense, un jour quand j’aurai le temps faudra que je vous parle de ce bar à Glasgow qui fait open-mic le dimanche et qui a établi quelques règles (j’ai gardé le flyer qui en témoigne), je vous en livre deux en VO : "free drinks for the bands playing", "free kicking for those playing Wonderwall". Non mais en fait j’ai le temps, allons-y : alors c’est un bar à Glasgow qui… euh merde, désolé. Ah si, c’est aussi là que j’ai découvert la Punk de chez Brewdog, le créateur en est un sacré loustic je vous laisse fouiller. Ils font aussi la Hardcore chez Brewdog, elle est plus forte et plus adaptée aux fans de Hüsker Dü j’imagine. Je sais que Charlu préfère les bières épaisses, 15° mini, genre chocolat chaud, mais ce mec-là n’est pas comme nous. Bon j’arrête, je sais c’est malvenu de ma part mais je vous propose de redevenir sérieux deux minutes. I Should coco (1995) est la vraie perle (ici se cache un jeu de mots, sauras-tu le trouver si tu es allergique au gluten ?) de l’année et tient une place à part dans ma discothèque : trois tronches de branleurs ultimes, un chanteur-compositeur-guitariste inspiré et sobre (en tout cas avec sa guitare, c’est là que je trouve régulièrement mes génies, dans une rythmique sobre et inspirée) et une multitude d’influences revendiquées, quelles qu’elles soient, sans distinction de bon ou mauvais goût, le résultat est tout bonnement incroyable, drôle, varié, authentique et rafraîchissant. Et sous-estimé, j’y reviens, non pas en terme de succès mais sans doute en terme de brillance et d’Importance avec un grand I. Pour moi tout au moins. En effet ce fut à sa sortie un cadeau de mon fils pour mon anniversaire. Il avait beau être immergé malgré lui depuis sa naissance dans une certaine musique j’avais été très agréablement surpris, merde il n’avait que neuf ans et YouTube n’existait pas ! Tout ça pour dire que j’en avais des choses à écrire sur I Should coco et que sans ce putain de schéma préétabli que désormais j’utiliserai avant l’écriture de chaque chronique, car 2018 sera sérieuse ou ne sera pas, hé ben j’aurais pas à m’emmerder à chercher à trouver des arguments pour vous convaincre d’écouter, sans a-priori aucun (les a-priori c’est un truc de branleurs), Road to Rouen, le Chef-d’Œuvre de Supergrass. Le coup du chef- d’œuvre en tout cas c’est sûr ça suffira pas. Le coup du power-trio non plus, je crois bien que le frangin de Gaz tient les claviers sur ce disque, ça fait qu’ils sont quatre. Bon ben tant pis, je sais que je devrais pas mais je vais vous faire confiance et je me dis que si vous avez tenu jusqu’ici vous vous laisserez volontiers, ça coûte rien, griser par le groove paresseux de Tales of endurance, pts. 4,5 & 6 le premier morceau de ce disque qui dans son ensemble ressemble autant à rien qu’à tout ce que vous connaissez déjà et aimez/détestez, à un moment j’ai même cru y percevoir un peu de variét’ Elton-John-Style mais même pas peur (vous pouvez vérifier, c’est écrit pus haut : "multitude d’influences revendiquées, etc."). Ce premier morceau, c’est somme toute logique ici, ne ressemble absolument pas au suivant qui lui ne ressemblera pas vraiment au suivant qui… vous avez saisi. A-priori impossible donc d’atteindre le résultat que vous avez entre les oreilles, au bout du compte : l’homogénéité rare d’un disque qui file tout seul, on nage en plein bonheur, à peine dérangé par l’orgasme que déclenchera immanquablement Kick in the teeth (je suis personnellement capable de l’atteindre, euh… l’écouter plusieurs fois d’affilée) Mais si les a-priori c’est pour les branleurs, le génie aussi. Restera la question suivante, car oui je connais mon monde : "après nous avoir bassiné avec tout ça, comment qualifier d’improbable Matador, le premier disque solo de Gaz Coombes ?" Je sais pas, j’y ai pas encore réfléchi et j’ai un texte à finir. Me voilà donc au terme du projet que je m’étais fixé, vous parler de Supergrass et plus précisément (toujours cette importance d’être précis) de Road to Rouen de manière constructive, éclairée et carrée. Vient le temps de la relecture et des vérifications d’usage. J’appelle donc mon fils au téléphone (WhatsApp en fait, il est au Canada et on n’est plus en 1995), tout fier, et lui relate par le menu ce que je viens de vous infliger. Un blanc… "Tu te fous de ma gueule ?" me dit-il. En fait, pas exactement, mon fils est bien plus cool, posé et poli que moi, mais c’est le sens. "Le disque dont tu me parles c’est toi qui me l’as offert en me disant que c’était super cool et parfaitement adapté aux oreilles du gamin de neuf ans que j’étais, et franchement t’avais par tort." En substance. "…par contre quand je voulais l’écouter il fallait que je descende le chercher dans TA pile de disques. Je les connais tes cadeaux." Héééé merde…
Everett W. GILLES [Vous pendrez bien le temps d’un petit commentaire !]


01 - Tales Of Endurance, Pts. 4, 5 & 6
02 - St. Petersburg
03 - Sad Girl
04 - Roxy
05 - Coffee In The Pot
06 - Road To Rouen
07 - Kick In The Teeth
08 - Low C
09 - Fin
MP3 (320 kbps) + Cover + Pix ’95 ’05 & ’15


mercredi 7 mars 2018

BOBB TRIMBLE ~ Iron Curtain Innocence [1980]


Au mois de février 1964, les Beatles provoquent une sorte de tsunami pop lors de leurs trois passages au Ed Sullivan Show devant plus de soixante-treize millions de téléspectateurs américains médusés. Les jeunes filles pubères à grosses lunettes qui composent le public se font littéralement pipi dans la culotte en poussant des salves de cris hystériques devant nos quatre garçons dans le vent incapables de se départir de leur légendaire sourire. Pour les témoins de cet événement, c’est une véritable  épiphanie, et le mot n’est pas usurpé puisque Lennon, grand philosophe de comptoir devant l’éternel déclarera sans ambages, deux ans plus tard, que les Beatles sont plus populaires que Jésus Christ ! Les Rolling Stones ne tarderont pas quelques mois plus tard à débarquer sur le nouveau continent formant ainsi la deuxième phalange de la british invasion venant ringardiser le roi Elvis et ses sujets apathiques. Les groupes locaux, laminés par ce blitzkrieg à la sauce chutney, devront attendre  la résurrection de Paul Revere et de ses Raiders appuyés de la première horde de garage bands, avant de bouter lors d’une ultime midnight ride les redoutables britons hors du territoire  ravagé. Les biographes de Bobb Trimble affirment que le natif de Malborough, Massachussets (1958) aurait vécu une sorte d’épiphanie à rebours puisqu’il écrivait sur les notes de pochette de son premier album édité en 1980 : « Chers John, Paul, George et Ringo, je suis un bon garçon et je bosse vraiment dur, s’il vous plait est ce que je pourrais devenir un jour  le 5ème Beatle ? » Apparemmentil n’avait pas entendu causer de Pete Best, Brian Epstein ou George Martin (au choix) et ne semblait pas informé que les Beatles étaient séparés depuis bientôt  dix  ans. De toute manière, Bobb avançait  au rythme d’une horloge passablement déréglée. Depuis  qu’il avait mis de côté  suffisamment d’argent en travaillant dans le  magasin de cycles de son paternel,  il allait pouvoir réaliser son grand dessein : enregistrer  un  album de ses compositions qui lui permettrait d’égaler voire surpasser les grands maîtres qui avaient marqué son adolescence (Beatles, Pink Floyd, Bowie et autres Monkees). Alors que ses congénères et néanmoins camarades s’échinaient  sur la micro scène punk locale de Worcester surnommée la "Wormtown", dont les Prefab Messiah resteront les plus éminents représentants, l’ami Bobb ne retenant de son temps que le précepte du "Do it yourself" s’appliquait à coucher sur la cire les huit diamants qui orneraient son premier album : Iron Curtain InnocenceLes ballades psyché pop un brin torturées qui composent ce premier opus semblent puisées au tréfonds de la psyché de Trimble. Le timbre de sa voix de falsetto haut perchée transporte l’auditeur attentif dans un univers onirique et inquiétant. On se rapproche plus de Syd Barett que des "Fab four" pour le coup. Bidouillant un peu le son de sa voix et de sa guitare (à l’instar des Beatles du double blanc) à l’aide d’un micro synthétiseur, il  ajoute du  spoken word, des rires d’épouvante, des effets sonores  qui confèrent  à l’ensemble de son œuvre une atmosphère flottante et inhospitalière.  Si j’osais une comparaison hasardeuse autant qu’illusoire, cet album pourrait être la bande son d’un remake de  Vol au-dessus d’un nid d'un nid de coucous, réalisé par Tim Burton. Selon l’interview que Bobb donna au magazine It’s Psychedelic Baby, le 24 juin 2012 : Glass menagerie fantasies serait sa version d’un livre bien réel, mais qu’il n’aurait jamais lu. A night at the asylum se passe de commentaires. When the ravens call est la suite qu’il a conçue pour le morceau de David Bowie : Space oddityKilled by the hands of an unknown rockstar est une chanson  country aux vilaines paroles sombres, dont la pochette du disque (mitraillette Al Capone / Gibson SG et tronche de Balavoine) illustre le propos. One mile from heaven est juste un petit chef d’œuvre qui vous donne la chair de poule ! Trimble fera presser cinq-cent exemplaires de son album et tentera de les distribuer par ses propres moyens, en vain. En 1982 après deux nouvelles années de labeur dans le magasin de cycles, il réalisera un deuxième disque : Harvest of dreams du même tonneau que le précédent, dans lequel il fait participer une bande de gamins du quartier de Northborough  âgés de douze ans à peine. Les parents n’ayant pas trop apprécié, les séances  d’éveil musical menées par ce dérangé  mettront  un terme  à cette expérience créative. Rincé par ce nouvel échec, Bobb jettera l’éponge (Joke !) et les bandes de son ultime effort (1983) avec le Cripple dog band dans une benne à ordure. C’était sans compter sur  la persévérance de  vaillants diggers collectionneurs qui exhumeront  les deux premiers joyaux finalement réédités par le label Secretly Canadian en 2008. Dommage que ce franc-tireur romantique dont le travail était sans doute  trop en avance ou trop en retard pour son époque n’ai pas croisé la route d’un  John Peel  pour lancer sa carrière… 
LE DUKE [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]

     


01 - Glass Menagerie Fantasies 
02 - Night At The Asylum 
03 - When The Raven Calls 
04 - Your Little Pawn 
05 - One Mile From Heaven [Shot Version] 
06 - Killed By The Hand Of An Unknown Rockstar 
07 - Through My Eyes (Hopeless As Hell : D.O.A) 
08 - One Mile From Heaven [Long Version] 
09 - Glass Menagerie Fantasies [Demo Version]
10 - Night At The Asylum [Demo Version]
11 - When The Raven Calls [Demo Version]
MP3 (320 kbps) + artwork
COOL 103


lundi 5 mars 2018

JOAN BAEZ ~ Whistle Down The Wind [2018]


Oui, Joan Baez. On a beaucoup moqué la dame, mais pour des raisons qui ne me paraissent pas toujours très glorieuses. Personnellement, j'éprouve toujours une sincère affection envers ces idéalistes qui sont persuadés qu'une guitare peut tuer les fascistes. Pour autant, je n'attendais pas grand chose d'un nouvel album. En vérité, je ne l'attendais même pas du tout, jusqu'à ce qu'un ami me l'envoie, accompagné de ces quelques mots : "Je viens de faire le test, ce disque tient parfaitement l'écoute après le Wrecking ball d'Emmylou Harris, que tu aimes tant." Comment résister à pareil argument ? L'âge a dû me rendre moins sensible : j'ai attendu la moitié du deuxième titre avant de m'évanouir ! Et puisqu'il est question d'âge, le temps a accompli son sale boulot : désormais, Joan Baez ne peut plus jouer les sirènes en multipliant les acrobaties au milieu des notes les plus hautes (ce qui agaçait fortement ses vils détracteurs), mais quand un mot se fêle en pleine monté, c'est beau et émouvant à en pleurer. Concernant le répertoire, Joan a opté pour quelques valeurs sûres, comme Tom Waits, Mary Chapin Carpenter ou Antony & The Johnsons, mais elle a également misé sur des jeunots à peine connus des spécialistes : Zoe Mulford, Eliza Gilkyson ou Tim Eriksen. Elle s’approprie tous ces merveilleux bijoux avec une grâce infinie. Pour faire bonne mesure, le groupe qui l'accompagne donne dans la boucherie sentimentale ! Ces gars sont si doués qu'ils nous feraient croire que la perfection se laisse draguer par le premier venu. La ruse était délicate : sur la pochette, le sourire de Joan ne nous offre aucun indice sur les profondeurs émotionnelles visitées par ce disque. Seuls ceux qui sont allergiques à la Beauté essayeront d'échapper à cet album fabuleux.
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]      


  
01 - Whistle Down The Wind
02 - Be Of Good Heart
03 - Another World
04 - Civil War
05 - The Things That We Are Made Of
06 - The President Sang Amazing Grace
07 - Last Leaf
08 - Silver Blade
09 - The Great Correction
10 - I Wish The Wars Were All Over
MP3 (320 kbps) + front cover