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jeudi 16 mars 2017

THE VELVET UNDERGROUND ~ VU [1985]



Nouveau blog ! Alors, on fait gaffe au moment de présenter son premier billet de Lustucru dans un tel contexte. On cherche à faire plaisir à notre hôte, toujours aussi accueillant. On se creuse les méninges pour sortir le truc qui ferait bien aux murs à côté de cette gourmande et effrontée demoiselle nous ouvrant chaque jour la porte. Et là, je me dis que le Velvet Underground s’imposerait facilement. Pour moi, ce groupe, avant même de parvenir à l’écouter, fut une véritable boîte à fantasmes, l'une des plus marquantes en tout cas (avec le Love de Forever change que je ne pus écouter qu'après l'avoir cherché pendant quatre ans). J'évoque, bien entendu, un temps où il ne suffisait pas de deux clics pour obtenir tout ce que l'on désirait. Le nom, déjà, sonnait comme une sulfureuse invitation. Les groupes qui me faisaient alors rêver comme des grands frères imaginaires, que je n’ai jamais eus, et dont je découvrais seulement la musique, alors même qu’ils n’existaient déjà plus (Joy Division, Bauhaus), le reprenaient en concert, et ceux qui s’annonçaient à leur tour plein de promesses (The Jesus and Mary Chain, That Petrol Emotion etc.) ne cessaient de le citer en tant qu’influence. Mais personne n’était là pour me le faire découvrir. Pensez donc, au collège, à 14 ou 15 ans, au milieu de pauses et de récrés où on vénérait Goldman… Et puis, il y a eu la parution de VU, l’album perdu, suivi, peu de temps après, de Another view, en guise disque d’inédits, pour lesquels les journalistes, rien que pour me narguer, louaient l’influence déterminante tout en vantant le son si moderne et la qualité desdits albums... C’était, soudain, comme si ce groupe existait vraiment et toujours, sauf que je ne l’avais toujours pas écouté. Enfin, je me suis procurée la compilation "à la bouteille de cola", et j'ai, moi aussi, "commencé à voir la lumière" dans ce pourtant si sombre souterrain de velours, une musique pour ainsi dire écrite le jour même pour mes oreilles, tellement elles sonnaient en avance. Aujourd’hui, tout est si facile, il n'y a plus de frustration, plus de sublimation fantasmée de la musique, ni de groupe impossible à trouver chez les disquaires faute d’être réédités ou distribués... Au contraire, on réédite tout à tour de bras, avec moult inédits et bonus improbables et souvent si dispensables, et même si ce n'est jamais paru, on le trouve quand même sur le Net... Le Velvet Underground ne fait pas exception, on dirait même que le commerce nous propose désormais la moindre version ou ébauche de sa part, jusqu’à retirer une partie du mystère que contenait sa musique. Avec de beaux objets et des bonus parfois incontournables… Mais, pourquoi, par exemple, mettre ainsi l’intégrale de Chelsea girl en bonus du premier dans sa version Deluxe ? Pourquoi ventiler ce fameux VU en divers bonus en fonction des rééditions sans jamais le rééditer à part entière comme s’il ne le méritait pas ? Coincé entre le non moins fameux "album au canapé" et Loaded, il a pourtant toute sa place et des compositions, mon dieu, dont on ne comprend pas qu'elles n'aient pas été retenues (même si certaines finiront avec des versions il est vrai plus abouties dans le travail solo de Lou Reed) ! Je sais que Jimmy aurait trouvé l’occasion d’y faire allusion au détour d’une photo ou d’une improbable soit disant énième et ultime réédition. Sauf que ce disque mérite de briller de mille feux bien plus qu’à travers des extras, parce qu’il le fait à sa manière, comme un disque qui existerait sans vraiment existé et que, pourtant, nous devrions tous posséder.
Audrey SONGEVAL [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
P.S. : Donc, voilà, Jimmy, je peux rester ? Tiens, voici mon cadeau pour toi, non que tu ne le connaisses pas, mais je me dis qu’un petit Velvet Underground serait du plus bel effet sur tes murs tout rouges, qui se marient si bien avec le noir. Juste, je peux garder mes talons aiguilles pour ne pas me sentir toute petite au milieu de tous ces messieurs ?

Une fille qui aime la musique autant qu'un mec (ce n'est pas du machisme, il suffit de compter les filles qui traînent sur les blogs) et qui, en plus, porte des talons aiguilles ! Il va falloir que je m'ôte ces images de la tête car ça me fait plus de mal que de bien ! Merci quand même, Audrey... 
La sortie du VU, je m'en souviens comme si c'était d'avant hier (il ne faut rien exagérer). Je jetai le magazine sur le lit, enfilai prestement mon blouson préféré, et me ruai sur le boulevard. Je n'avais pas le cœur à prendre le métro et, surtout, je ne voulais pas qu'on scrute mes yeux de fou ! Je m'enquillai donc à pieds tout le chemin jusqu'à la FNAC... Je connaissais tous les titres via du live, des pirates et les albums du Lou, qui ne se priva guère pour recycler ces joyaux, mais tout de même... Tiens, rien que l'introduction de I Can't stand it, on ne l'avait jamais entendue ainsi jouée, et les douze maigrichonnes secondes qu'elle dure peuvent chasser tous les cauchemars en donnant envie de danser sur la tête ! Et Stephanie says, c'était comme si on n'avait jamais écouté And so on jusqu'à l'évanouissement ! Et... tout le reste ! Oui, merci Audrey... Je souhaite à tous les fans de se voir offrir, un jour, un tel album perdu, puis retrouvé.
Jimmy JIMI


01 - I Can't Stand It
02 - Stephanie Says
03 - She's My Best Friend
04 - Lisa Says
05 - Ocean
06 - Foggy Notion
07 - Temptation Inside Your Heart
08 - One Of These Days
09 - Andy's Chest
10 - I'm Sticking With You
MP3 (320 kbps) + artwork
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